Samedi 11 avril 2020, un panafricaniste, Edem Kodjo s’en est allé à l’âge de 82 ans.
Il a été Secrétaire général de l’OUA (aujourd’hui Union Africaine) de 1978 à 1983 et Premier ministre du Togo à 2 reprises.
Je veux, à travers ce post lui rendre hommage.
Son livre “…Et demain l’Afrique” publié en 1985 m’a beaucoup inspiré et je souhaite ici partager cela avec vous.
Edem Kodjo dédicace ainsi son livre : « A la jeunesse africaine, raison de notre espérance. »
Il y dresse un portait sans complaisance de l’Afrique : les égarements, les forces et les faiblesses du continent.
Edem militait pour une Afrique unie et voici ce qu’il dit dans son introduction :
“ L’Afrique doit se battre pour s’unir, elle doit se battre pour devenir puissante. Dans le monde contemporain, être puissant c’est exister, être faible c’est disparaître. […] La tâche d’unification du continent exige la résolution dans l’action individuelle et l’influx dans la détermination collective. C’est à ce prix que pourra émerger une Afrique nouvelle, une Afrique débarrassée de ses maux, une Afrique libérée de ses fantasmes et de ses complexes, une Afrique qui aura fait sa mue et répondu à l’appel du futur.”
Tout au long de son ouvrage, le panafricaniste développe et propose un réaménagement hardi de l’espace politique d’un continent morcelé en y créant des grands espaces politiques et économiques à l’instar d’Union Européenne ; une stratégie de développement où l’éducation, la recherche scientifique s’harmoniseraient avec l’identité des peuples du continent.
Edem Kodjo invite ainsi les Africains à une prise de conscience de leur place et de leur rôle dans le monde.
Pour lui, il y a un temps pour être héroïque et un temps pour être sage. Et que l’heure de la sagesse n’a que trop duré (indépendance factice, unité affaiblie, espoir de développement incertain, … ), il est maintenant temps que l’heure de l’héroïsme arrive :
“Cette Afrique fut au « prétemps » du monde, dépositaire de valeurs essentielles éclairant l’univers, berceau de l’humanité. Déchue, elle n’a cessé de décliner au long des âges pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui : un champ clos où l’extérieur s’est donné rendez-vous avec lui-même pour s’assurer des alliances, forger des amitiés – vraies ou supposées – au nom d’une solidarité que nous n’interrogeons pas.
Cette Afrique, terra nullius, ne contrôle pas son destin, ne conduit pas son avenir, ne détermine pas sa voie. Elle à qui tout est suggéré, proposé, imposé. Qu’elle n’est rien, qu’elle ne peut rien et qu’elle ne vaut rien. […] Cette Afrique-là ne doit pas être sage. Elle doit être héroïque.”
Edem Kodjo était un grand panafricaniste. Il croyait fermement que c’est en étant uni que l’Afrique avait sa chance de s’imposer au monde.
Il conclut son livre avec force ainsi :
“ L’Afrique n’a pas le choix que de prendre à bras le corps son utopie unitaire, la malaxer pour la traduire en acte, pour la réaliser et la concrétiser, tomber sept fois, se relever huit, lutter, agir, persévérer pour vaincre « l’absurde équilibre de l’impuissance » et, par chemin de l’unité, retrouver grandeur, puissance et dignité.”
Merci Edem Kodjo pour cet héritage laissé à la jeunesse africaine !
Que la terre vous soit légère.
L’Afrique doit se battre pour s’unir, elle doit se battre pour devenir puissante”. Cette phrase résume les problèmes dans les différents pays africains. On ne peut pas se battre pour être riche si on est pas unis, et cela, dans tout les domaines que soit en famille, dans un foyer, dans une entreprise ou même dans l’amitié. Pour être riche et puissant, il faut que les Africains se comportent comme une famille.